Les Théranthropes
Des théranthropes ont envahi Nanterre lors du Festival Parade(s), les 10,11 et 12 juin 2010
À l’occasion du festival des arts de la rue en juin 2010 à Nanterre, les Grandes Personnes ont investi l’espace visuel du quartier des Anciennes Mairies et ses alentours.
Sept plasticiens, peintres et dessinateurs du collectif ont travaillé avec des habitants de Nanterre à la création de collages.
Différentes structures de la ville se sont associées au projet : le groupe scolaire Anatole France, l’école maternelle Jacques-Decour, l’école élémentaire Jules-Ferry, l’école maternelle Robespierre, l’école maternelle Soufflot, le centre social du Parc, le Club Amitié et Loisirs des Seniors, le centre de loisirs des Bizis et l’hôpital de jour de Nanterre.
Sur les murs, les fenêtres et à travers les grilles ont surgi des êtres étranges, tendres et effrayants. Des thérantropes ont tout à coup envahi Nanterre !
Nous avons décidé d’utiliser la technique du collage qui a, depuis les débuts du vingtième siècle, des dadaïstes à Matisse, des surréalistes à Dubuffet, marqué l’histoire de l’art. Elle nous intéresse, par son économie, sa rapidité de mise en œuvre, mais surtout parce qu’elle correspond bien à notre démarche d’assemblage du travail de plusieurs individus dont les expressions peuvent ainsi se réunir sur un seul support.
La charte graphique, simple, a conféré à l’ensemble une grande unité.
Des planches d’éléments dessinées par tous au préalable, puis photocopiées en grand nombre et à différentes échelles, ont constitué la base de la création des thérantropes.
Les personnages composés avec ces éléments ont ensuite été collés sur des supports et installés dans la rue.
LES THÉRANTHROPES
Les spécialistes d’art rupestre appellent « théranthropes » toutes les images qui représentent des êtres mi-humains mi-animaux, avec le plus souvent un corps d’homme et une tête animale. Il est rarement possible de décider de la nature exacte de ces êtres, qui font donc l’objet d’interprétations diverses : hommes masqués participant à quelque cérémonie, divinités ou héros surréels, ou encore chamans en train de se transformer en animal.
Jean-Loïc LE QUELLEC
Préhistorien et anthropologue, directeur de recherches au CNRS
Principalement d’apparence humaine, ces visiteurs de papier ont souvent eu un petit quelque chose d’animal, plumes, cornes, oreilles ou becs, commémorant ainsi les origines anciennes du carnaval.
Pour célébrer l’arrivée du printemps et la nature renaissante, on cherchait à imiter l’ours titubant et pétant au sortir de sa grotte, les mammifères se réveillant après une longue hibernation, la parade amoureuse des oiseaux dégourdis. L’homme se vêtait alors de vêtements de feuilles, plumes, fourrures, crânes et trophées.
Nous avons voulu rendre hommage à ceux de nos ancêtres ou de nos contemporains qui on sut regarder les animaux, non comme des ressources exploitables, mais comme des partenaires ou des alliés potentiels.
C’est aussi une façon aussi de rappeler que tel le brin d’herbe au coin du pavé, l’arbuste poussant dans la gouttière, le faucon nichant dans la tour Montparnasse, l’abeille butinant au balcon du cinquième, la nature est toujours là, timidement présente au cœur de la ville.
D’après une idée de Christophe Evette
Coordination et direction du projet : Meescat
Plasticiens : Cindy Cookie, Meescat, Amora Doris, Felipe Vincenot, Fleur-Marie Fuentes, Claude-Maurice Baille, Domique Bonnot, Christophe Evette Bocal et Stéphanie Lebourne.
Régie, accroches et implantations : Nicolas Tauveron et Franck Oettgen
Merci aux organisateurs du festival Parade(s), aux Grandes Personnes de Boromo ainsi qu’aux habitants de Nanterre qui ont participé au projet.
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